Durant deux ans, René viole sa nièce de six ans : “C’était comme des avances”, prétend le quinquagénaire
C’est en consultant le journal intime de sa fille que la maman a eu connaissance des agressions subies entre 2012 et 2014.
- Publié le 17-04-2024 à 18h33
À l’âge de 14 ans, Laura (prénom d’emprunt) est auditionnée par la police. Peu avant, sa maman a découvert l’horreur quand elle est tombée sur le journal intime de sa fille dans un tiroir. Sur quelques pages, la jeune adolescente a couché des mots sur le calvaire dont elle a été victime entre 2012 et 2014 de la part de René, son tonton…
La faute à la victime ?
Les mots écrits par la mineure quand elle avait douze, treize ans, sont lourds et témoignent d’une rancœur enfouie en elle depuis de trop longues années. “J’ai été victime d’attouchements et sexuellement abusée par mon tonton. J’étais petite et débile. Il m’avait dit de ne rien dire. Cela avait lieu à chaque fois que j’allais chez ma marraine. Cet homme mérite de mourir”, lâche-t-elle.
Informé, le parquet de Charleroi lance un dossier à charge de René. Dossier qui conduit ce dernier à s’expliquer face à la justice ce mercredi. Visiblement mal à l’aise à l’idée de raconter les agressions sexuelles commises sur sa nièce, le quinquagénaire admet “des attouchements, une fellation et conteste tout acte de pénétration. ” Ce dernier ose évoquer “des avances” formulées par l’enfant de six ans ! “Elle s’est rapprochée de moi. J’ai mal compris, j’ai transformé son affection. Il y a eu des baisers sur la bouche. Venant d’une enfant ce n’est pas anormal, mais je l’ai mal interprété. C’était comme des avances. ”
Pire, au moment de son audition, René a clairement rejeté la faute sur sa jeune victime en affirmant qu’elle “l’empêchait de stopper, alors qu’il savait que ce qu’il faisait était mal” ou encore que cette dernière “s’arrangeait pour qu’ils soient seuls”. Des propos tout bonnement inaudibles, considère le parquet qui retient également que René est encore “dans le déni et qu’il est incapable de reconnaître le mal qu’il a fait. ”
Maximum 20 ans de prison possible
Pour ce type de faits, le parquet peut requérir une lourde peine de maximum 20 ans de prison. Le curseur est finalement arrêté à huit années. À la défense, on espère une peine réduite à maximum cinq ans de prison afin d’octroyer au tonton des mesures probatoires très strictes. Me Demanet a notamment insisté sur l’absence de casier judiciaire de son client, sur l’ancienneté des faits et sur le nombre limité de victimes. Décision mi-mai.